Département de langue et Culture Amazighes
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Item Contribution à l'étude de la géographie linguistique des parlers kabyles de la région de l'est de Béjaia-ville(Universite Mouloud MAMMERI Tizi-Ouzou, 2021-01-24) AISSOU, OuridaCette étude s'inscrit dans le domaine de la variation intradialectale kabyle, c'est une description comparative de 19 parlers kabyles de la région située à l'est de Béjaia-ville. Ce travail touche trois niveaux de la structure linguistique : le niveau phonético-phonologie, le niveau morphologique et le niveau lexical (préparation de la laine pour tissage). Il met en valeur les variantes existantes entre les 19 parlers concernés en premiers lieu, puis les divergences entre les autres parlers, kabyles voir berbères pour mieux cerner le rapprochement entre les parlers de cette région et les autres. Dans la plupart des cas, les divergences entre les parlers de la région de l'est de Bejaia ville constituent des rapprochements avec d'autres parlers berbères, tel tarifit, le chaouia, le chleuh et même le touareg. Enfin l'analyse des données de notre corpus nous nous a permis de diviser la région de l'est Béjaia-ville en quatre sous-groupes plus en moins homogènes.Item Convergence et divergence lexicales en kabyle(Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, 2019) Hadad, SamirL’objet de notre recherche est de lever le voile sur les cas qui passent pour de la variation avérée, mais, également, de recenser les vrais cas de variation. Notre objet d’étude est la langue kabyle, plus exactement : la variation géolinguistique du kabyle et sa convergence sur le planlexical. Le kabyle, à l’instar de toutes les autres langues à forte tradition orale, est une langue qui, en l’absence de toute norme linguistique, connaît une tendance ‘’accentuée’’ à la variation linguistique sur tous les plans. M.-L. Moreau dit : « Aucune langue ne se présente comme un ensemble unique de règles. Toutes connaissent de multiples variétés (ou lectes), dont la diversité est masquée par des étiquettes au singulier (LE français, LE turc, ..). Le caractère commode de ces dénominations ne doit cependant pas masquer leur caractère abstrait et réducteur » (Moreau, 1997, pp.283-284).Les berbérisants regroupent les variétés amazighes en "dialectes régionaux" : le kabyle, le chaoui, le mozabit, le touareg, etc. à l’intérieur desquelles l’intercompréhension est assurée. Ces "dialectes" sont eux-mêmes constitués de parlers correspondant aux différents villages ou/et aux tribus. Chaque parler possède des particularités spécifiques qui ne sont pas seulement restreintes au vocabulaire mais touchent également la phonétique, et la morphosyntaxe. Le kabyle est la langue maternelle et usuelle de l’immense majorité de la population de Kabylie. Il convient à ce propos de souligner que les nombreux découpages administratifs de l’entité géolinguistique kabyle opérés par l’Etat algérien ont eu pour conséquence de fragmenter l’aire de la kabylophonie sur sept wilayat (Tizi-Ouzou, Bejaia, Bouira, Boumerdes, Sétif, Bordj Bou arreridj, Jijel). Tant et si bien que seules Tizi-Ouzou et Bejaia peuvent être considérés comme presque entièrement berbérophones, les autres régions (villages et tribus) de la kabylophonie sont intégrés dans des wilayat dont la plus grande partie de la population est arabophone (Bouira, Boumerdes, Sétif, Bordj Bou arreridj, Jijel). La situation géolinguistique kabyle, réduite par certains à une simple distinction entre variété de "Grande Kabylie" et celle de "Petite Kabylie", est beaucoup plus complexe. Les variétés kabyles constituent un continuum linguistique rendant toute tentative de classification des parlers très difficile. K. Naït-Zerrad (2001, 2004), de son côté, a envisagéquatregroupeslinguistiques plusoumoins homogènes (cf. Carte géolinguistique 01) : - extrême occidental (EOC: Tizi-Ghennif, Boghni, Draael Mizan...) ; occidental (OC: At Menguellat, At Yiraten, At Aïssi, AtYanni...); oriental(OR-Ouest :At Mlikeche, At Abbas, OR-Centre : AtAïdel, At Khiar, OR-Est: At Sliman...); extrême oriental (EOR : Aoqas,Melbou, AtSmail...). Comme il l’a si bien signalé : « Al’intérieurd’ungroupe,ilpeutbienentenduexisterdesdifférences surteloutelpointtrèsparticulierdansteloutelvillage (...)Onnenoteraiciquelestendances lourdes»(Naït-Zerrad2004). Dans notre recherche, il sera question de la variation géolinguistique, c’est-à-dire de la diversité des usages de la langue kabyle à l’échelle de toute la Kabylie. Notre travail consiste en la recherche de la distribution des faits linguistiques dans l’espace géographique. Cependant, il sera aussi question dans notre travail, de la recherche de l’unité lexicale au sein du Kabyle, unité voilée par les évolutions linguistiques, et qui aboutissent, en finale, à la variation linguistique. L’exemple ci-dessous, illustre parfaitement ce propos : Ainsi, comme indiqué sur la carte ci-dessus, bien qu’il s’agisse d’un seul verbe issu de la racine WRG, les altérations formelles qui l’affectent lui confèrent des identités lexicales multiples, alors qu’il est question, tout simplement de la chute de la semi-voyelle w dans argu, et de sa « consonnantisation » dans bargu, dans les autres cas, se sont aussi de simples altérations formelles. Tout au long de notre recherche, nous nous attellerons à déceler ce qui est convergeant et ce qui ne l’est pas dans le lexique kabyle, à travers un lexique commun sur le plan interdialectal, le kabyle y compris. Autrement dit, il s’agira, pour nous, de porter des éléments de réponse à cette problématique : le lexique relevé par Haddadou comme étant commun entre les différents dialectes berbères, est-il commun ou divergeant sur l’échelle intradialectale kabyle ? il s’agira, également de tenter des interprétations, quand cela est possible, de la variation linguistique en kabyle, notamment en ce qui concerne le volett sémantique. Ainsi, à la fin de cette recherche, nous établirons un lexique commun et un autre divergeant, dont les praticiens de la langue devraient tenir compte. Nous pensons dès l’entame de notre recherche, que la variation est tributaire de la nature des régions à l’étude. En d’autres termes, nous posons en hypothèse que l’aspect géographique influe sur l’évolution de la langue, et, du même coup, il peut être un marqueur de différenciation linguistique. Dans les régions montagnardes, par exemples, nous trouverons le vocabulaire marin pauvre par rapport à ce qu’il peut l’être dans les régions maritimes. Dans les plaines également nous avons à faire à un vocabulaire agricole riche par rapport aux montagnes. En outre, il ne faut pas perdre de vue l’aspect sociolinguistique des régions : dans les villes l’emprunt est plus important par rapport aux régions plus ou moins reculées. Etant enseignant au sein du département de langue et culture amazighe de tizi-ouzou, nous assurons les modules de lexicologie et sémantique depuis au moins 15 ans. Au début, nous dispensions un enseignement bilingue français-kabyle. Mais dès que nous nous sommes résolus de procéder à la berbérisation des enseignements, nous avons remarqué, de façons plus frappante, comparativement au début, la variation chez les étudiants. Nous sentons le besoin des fois de s’arroger un lexique spécial pour chaque étudiant en fonction de sa région ; et c’est l’effusion des « chez nous » on dit comme ça, « chez nous », ça veut dire cela. Les cas les plus frappants, sont ceux où un mot est tabou, voir complétement obscène dans une région alors qu’ailleurs il a un sens « normal ». Nous songeons à ammas qui signifie « bassin » en kabyle et dans le reste du domaine berbère, tandis qu’il signifie « cul » à….. Il en est de même du mot arcal qui signifie « déflorer » à Ain El Hammam, alors qu’il veut dire « mariage » dans la région de Sidi Ali Bounab, amercal étant démesuré en parlant d’un tamis ou d’un vêtement. Ce sont donc, toutes ces raisons qui nous ont amenés à choisir ce thème, ce à quoi il faut ajouter l’ambition de constituer une pierre dans le projet de l’élaboration d’un Atlas linguistique kabyle, en menant notre propre enquête linguistique à travers 23 régions kabyles. Notre ambition dans cette recherche consiste à recenser un fond lexical commun entre les parlers kabyle, mais aussi, si l’unité recherchée n’est pas assurée, relever la variation lexical qui affecte ces mêmes parlers (sur les points d’enquête, voir infra, p :xx). Dès l’entame de notre travail, nous nous sommes confrontés à l’épineuse question de la délimitation d’un corpus qui est plus à même de répondre à notre problématique : quel corpus soumettre mettre à l’étude ? A cette question s’ajoute celle qui consiste à choisir entre recueillir un corpus réduit dans toute la Kabylie ou, à l’inverse prétendre à recueillir « tout » le lexique dans quelques régions de Kabylie. A ce propos, deux options s’offraient à nous : la première, la plus pratique dirons-nous même consiste à procéder à la confrontation de champs lexicaux. C’est cette méthode qui a permis à Haddadou de dégager un fond lexical commun aux différents dialectes berbères. La seconde, quant à elle, consiste à « cibler les éléments susceptibles de varier à travers le domaine kabyle » (S.Guerrab, op. cit., p ; 212). Finalement, nous avons tranché pour la première méthode. Et, d’ailleurs, notre corpus n’est autre que celui dégagé par Haddadou comme étant commun entre les dialectes berbères. En effet, quoi de mieux que de soumettre un corpus, reconnu comme commun à un niveau inter dialectal, à une comparaison à un niveau intra dialectal, celui du domaine kabyle en l’occurrence ? Le corpus de notre étude est constitué de deux partie : la première comprenant des questions de contenu, des questions en nombre de 05 et qui localisent l’informateur : son village, sa commune, sa daïra ainsi que sa wilaya, et enfin son âge. La deuxième est une liste de 200 termes, rédigé en français, que l’informateur est appelé à compléter avec “son“ kabyle, avec une transcription usuelle et une autre phonétique. Comme annoncé ci-dessus, le corpus que nous recueillions concerne uniquement le lexique, lequel lexique est reparti en champs comprenant : les couleurs ;le corps humain ; des actions Notre corpus, rappelons-nous, est rédigé en langue française et il est spécifiquement destiné à des informateurs kabylo phones, dont la majorité est unilingues analphabètes. Sur les 23 versions recueillies nous avons nous-mêmes rempli le questionnaire dans 14 cas. Comme recommandé par Boukous (opcit : x) nous avons procéder notre questionnaire d’un pré-test que nous avons distribué à un échantillon représentatif (12 informateurs) qui représente un peu plus de la moitié du nombre total des informateurs. Le dit pré-test nous a montré qui n’est pas meilleur panière que d’assister soi-même au déroulement de l’enquête et de procéder ainsi au remplissage du questionnaire. Cependant, nous avons été relayés par un enquêteur à qui nous avons confié la collecte de 03 versions1. Il s’agit de Zenia Aziz, licencie en langue et culture amazigh, natif des At Jennad, 1 il s’agit des localités d’At Jennad, village x, Tigzirt et L.N.I Cf : les nom+intitulés des mémoires que nous avons bien initie aux technique d’enquête que nous jugeons adéquates, comme par exemple, se garder de prononcer le mot rechercher en kabyle ou plutôt dans son kabyle sous peine d’influencer son informateur. Les 05 cas restant sont rempli par des étudiants que nous avons encadrés dans leur mémoire de licences et ils concernent les localités de Kendira, At Mlikeche, Kherrata, Tizi Ghennif, Iferhounene(e), et At Yaala( bouira ). Pour bien remplir le questionnaire chez les informateurs analphabètes, nous avons donc eu accours : A la description, quand il s’agit d’un objet. A la gestuelle, quand il s’agit d’une action. A l’illustration, quand le mot cible est un animale ou une plante. A la périphrase, même en kabyle, mais tout en évitant de prononcer le mot cible. Par contre, la tâche était plus facile auprès de nos informateurs lettrés, mais qui n’ont perdu aucun iota du verbe kabyle. Signalons, enfin de compte, que nous avons, à chaque fois que cela était nécessaire, procéder à la vérification auprès d’autres informateurs des mêmes localités. Après dépouillement du corpus, et après analyse nous avons dégagé les types de variation suivants : Sur le plan phonétique, bien qu’il s’agit d’un phénomène non pertinent et n’ayant aucune incidence sémantique sur les lexèmes, nous présentons dans ce chapitre la variation phonétique observée lors de dépouillement du corpus recueille. Il s’agit, en fait de certaines altérations d’ordre phonétique relevées d’un point, ou plutôt d’un ensemble de points d’enquêtes à un autre. Le relever de ces variation nous a, effectivement, amené à dégager des blocs plus ou moins hétérogènes comparés les un aux autres, mais aussi des groupes homogènes, qui se sont constitués à l’intérieur de ces même blocs. 1. [ð] [ŧ] L’apico-dentale fricative [ð] est réalisée, non d’une manière systématique, il faut l’avouer, [ŧ]. C’est un phénomène non systématique pour l’ensemble du lexique, [aðal] est réalisé tel quel partout aù le terme est attesté y compris dans les régions qui se renomment par la réalisation de [ŧ] à la place de [ð]. Exemple :[ aðər] [aŧər] / [ŧŧər] : 13, 14, 15, 16, 18. 2. [đ] [ŧ] Même le corolaireemphatique du phonème précédent obéit à la même règle.C’est ce qui se révèle dans les exemples suivants : [đəggər] [ŧəjjər] : 8, 9 Sur le plan lexical, il ya une forte tendance à la variation Deux lexèmes rendent cette notion ; il s’agit de idir qui occupe la part du lion avec 11 occurrences (11/22), ce quiéquivaut à 50%, sans compter sa variante dder, deux occurrences, avec qui il atteint 59%et de ɛic//ɛac, emprunt arabe, qui occupe presque 41%. Ainsi donc, deux lexèmes occupent notre terrain d’enquête. Ce qui attire notre attention c’est la coexistence de ces deux lexèmes dans un même point d’enquête, à Tamda, Laalam, Adjioune, Timezrit, Nassiria, iwaqquren et At Yeɛla. Surle plan interdialectal, il est à rappeler que c’est le verbe edderqui fait l’unanimité. Le lexème est tellement vivace qu’il constitue une forte base de dérivation : Tameddurt « fait de vivre, vie, nourriture nécessaire à la vie, nourriture quotidienne » tamudert, asadar « nourriture, vivres » (To) ; tudert « vie » (MC); « durée de la vie » (R) ; « nourriture » (Zng) Toutefois, malgré la forte tendance à la variation, nous avons décelé une sorte de socle lexical commun, notamment en ce qui concerne le vocabulaire immédiat, comme le vocabulaire relatif au corps humain, à la nourriture, etc.Item Etude du lexique kabyle des plantes approche ethnolinguistique(Universite Mouloud MAMMERI Tizi-Ouzou, 2020) Smail- Iggui, SalihaLes procédures qui seront mises en œuvre au cours de ce travail, s’inscrivent dans le cadre des méthodes de l’ethnolinguistique ; celle de l’ethnologie qui rend possible la compréhension des cultures et celle de la linguistique qui apporte la connaissance du nom de la plante. A partir de la masse de données réunies, nous allons tenter de saisir comment on nomme et ce que dit la société kabyle à travers le nom de ses plantes. L’ensemble du lexique est soumis à une grille d’analyse comportant les appellations vernaculaires, le nom latin, les données morphologiques et sémantiques du nom, les utilisations de la plante et les expressions consacrées citant le nom de la plante.Item Etude du lexique kabyle des plantes approche ethnolinguistique(Universite Mouloud MAMMERI Tizi-Ouzou, 2020) Smail- Iggui, SalihaLes procédures qui seront mises en œuvre au cours de ce travail, s’inscrivent dans le cadre des méthodes de l’ethnolinguistique ; celle de l’ethnologie qui rend possible la compréhension des cultures et celle de la linguistique qui apporte la connaissance du nom de la plante. A partir de la masse de données réunies, nous allons tenter de saisir comment on nomme et ce que dit la société kabyle à travers le nom de ses plantes. L’ensemble du lexique est soumis à une grille d’analyse comportant les appellations vernaculaires, le nom latin, les données morphologiques et sémantiques du nom, les utilisations de la plante et les expressions consacrées citant le nom de la planteItem Etude lexicale des parlers de la région des Ait Aidel (Vallée de la Soummam), pour l’élaboration d’un dictionnaire bilingue : Kabyle-Français, complémentaire du Dallet(Université Mouloud Mammeri, 2015) Aoudia, ArezkiRésumé en frnçais : Dans ce travail nous avons essayé de souligner l’ensemble des lacunes du dictionnaire kabyle-français de Dallet et nous avons montré comment et dans quelles conditions peut-on présenter un complément de ce dictionnaire. Pour cela nous nous sommes appuyés sur l'étude lexicale (variations lexicales) des parlers de la région des Ait Aidel (vallée de la Soummam) pour confectionner un dictionnaire complémentaire du Dallet, spécifique à cette région et de montrer le degré d'adaptation de ce dictionnaire à la norme de son développement. Cette étude est centrée principalement sur l'analyse des unités lexicales recueillies dans la région des Ait Aidel, ensuite nous nous sommes étalés sur l'étymologie de ces unités lexicales recueillies. Au départ, nous avons cherché à comprendre d'abord la discipline qui prend soin d'identifier les mots, de catégoriser, de définir et d’illustrer par des exemples ou des expressions, sur le compte pour l'ensemble de leurs conceptions et leurs significations dans ces parlers. En d'autres termes, notre travail correspond précisément à une approche lexicographique et également les approches adoptées par la lexicographie lors de l'élaboration d'un dictionnaire. Pour se familiariser avec le dictionnaire, il est important de comprendre les fondements, les principes et les techniques à la base de la réalisation de ce dictionnaire. Nous avons constitué notre corpus dans la région des Ait Aidel où nous avons recueillis sept cent quatre-vingts (790) unités lexicales (nominale et verbale). Pour la collecte de ces unités lexicales, nous avons sollicité plusieurs informateurs de différents âges et sexes dans presque tous les villages de cette région. Le choix des informateurs (monolingues et bilingues) vise à recueillir le maximum de mots en kabyle, trouver leurs équivalents et / ou de définitions en français. Pour la collecte de notre corpus, nous avons opté pour la méthode directive en demandant à nos informateurs de nommer en Kabyle les choses et les objets ; nous avons également utilisé les photos des objets en notre possession. Ce travail a été fait après plusieurs rencontres qui nous ont permis de recueillir ces mots. Après avoir terminé notre collection, nous avons trié les mots et enlevé tous les mots contenus dans le dictionnaire de Dallet. Le nombre a atteint 790 mots. La définition de ces mots français n'a pas été facile. Notre corpus touche presque à tous les domaines de la vie : la botanique, l'onomastique, la technologie, la faune, l'environnement ... Le point qui pose problème est le classement des racines par ordre alphabétique adopté par la grande majorité des auteurs des dictionnaires berbères réalisés à ce jour. Ce problème nous a conduits à proposer une méthode de classification des entrées par ordre alphabétique pour le dictionnaire pour qu’il soit facilement accessible par un large public. Dans notre classement de l'entrée, nous avons décidé de laisser tous les mots tels qu’ils sont écrits (garder toutes les voyelles, les consonnes et les semi-voyelles à l'exception de la voyelle neutre (e). Nous avons considéré tous les préfixes, morphème, y compris celui de la femelle (t ... t). Nous avons identifié un grand nombre d'unités qui commencent avec la voyelle initiale (a). Pour équilibrer la répartition, nous avons exploité la classification en tenant compte de la voyelle (a) et la première consonne de chaque entrée, puis le deuxième phonème, et si nécessaire de la troisième entrée (les noms à l'état libre) suivant l'ordre alphabétique. Le même principe est valable pour les mots commençant par (t) où nous avons gardé l'original. La tension de la consonne n’est pas considérée dans l'ordre alphabétique. Les noms (noms, noms de lieux, noms, adjectifs et autres dérivés nominaux (grammaticales et expressives) sont classés comme ils se réalisent au singulier et à l'état libre y compris les noms qui ne sont pas au pluriel. Les autres nominaux (adverbes, conjonctions, prépositions, chiffres ...) sont également classés comme ils sont réalisées à l'écrit et à l’oral. Les verbes sont classés en fonction de la forme dans laquelle ils sont combinés avec la deuxième personne à savoir, l'impératif. Ensuite, nous avons donné à la même personne sa forme de l’aoriste intensif et du prétérit négatif. Les mots étrangers sont également classés en fonction de la forme sous laquelle ils sont réalisés dans le système de la langue kabyle. Même si notre travail est, avant tout, pour compléter le dictionnaire kabyle-français JM Dallet, nous sentons que nous ne sommes pas obligés de suivre la classification adoptée par l'auteur de ce dictionnaire. Ce qui est le second objectif de notre travail. Nous avons organisé l’article de notre dictionnaire de la façon suivante : Tout d'abord, nous avons mis l'entrée suivie par la transcription phonétique du mot (entre parenthèses), sa racine (en gras et entre parenthèses), l'origine du mot, la marque de l'état d'annexion pour les noms et leur pluriel, la catégorie grammaticale de chaque mot. Pour les verbes, nous avons donné leurs conjugaisons à la deuxième personne de l'impératif, et de l’intensif. Dans la deuxième ligne, nous avons donné la définition ou l'équivalent de la langue française et les différentes significations que peut transmettre chaque mot. Dans la troisième ligne, un exemple en kabyle si nécessaire avec son explication en français. Dans le cadre de la promotion de la diversité linguistique dans la société de la connaissance, nous proposons de développer un dictionnaire électronique bilingue en langue générale (kabyle-français). Ce dictionnaire a pour objectif de rendre compte de tous les mots collectés dans la région d'Ait Aidel et les régions avoisinantes et qui ne figurent pas dans le dictionnaire de Dallet. Un projet à travers lequel nous avons l'intention de produire une nouvelle ressource de langue qui pourrait intégrer la langue Kabyle dans les nouvelles technologies de l'information. Après l'analyse, nous nous sommes parvenu à ce qui suit : La dérivation domine la typologie monématique des unités lexicales soumises pour analyse. Les noms dérivés sont en nombre élevé par rapport aux autres morphèmes et qui présente 60% de la totalité du corpus. Ces noms dérivés répondent aux deux types de dérivation (expressive et grammaticale). Les noms connaissent toutes les modalités obligatoires (le genre, le nombre et l'état). Les noms composés, quant à eux, sont en nombre très réduit : ils représentent 03, 38% de l'ensemble du corpus. La grande majorité des mots est d'origine berbère. Ils représentent 80,40%. Ce pourcentage est le résultat de la comparaison des racines de ces mots que nous avons identifiées dans plusieurs dialectes berbères. Il existe dans les parlers des Ait Aidel un nombre important de mots qui ont la même morphologie dans les parlers des Ait Manguellet sans qu'ils aient le même sens. Cela nous permet de combler les vides lexicaux notés dans les parlers des Ait Manguellet. Pour cette raison le dictionnaire de Dallet reste incomplet, et il faudrait le compléter en étudiant d’autres parlers Kabyles. Notre étude est une tentative à son enrichissement et ouvrant de nouvelles perspectives pour le développement du lexique de la langue kabyle. Résumé en Kabyle : Agzul s Teqbaylit Amawal n tutlayt yesɛa azal di yal timetti, imi d azmam i ssexdamen yimdanen akken ad gzin anamen n yal awal n tutlayt (A) di tutlayt niḍen (B), amedya amawal Taqbaylit-Tafṛansist, ad yili wawal n teqbaylit ad d-nefk anamek-ines neɣ ayen i t-id-iqublen s tutlayt Tafṛansist. Aṭas n yimawalen i yettwagan ɣef tutlayt Tamaziɣt, tuget deg-sen d at snat n tutlayin: tamaziɣt-tafṛansist. Maca, mgaradent tutlayin n Tmaziɣt deg uḥric-agi n tusnawalt, imi llant tutlayin ɣef wacu ttwagan aṭas n yimawalen gar-asent Taqbaylit, Tatergit akked d kra n Tutlayin n tmurt n Lmeṛuk, llant tiyiḍ ur sɛint ara maḍi. Tutlayt Taqbaylit tesɛa aṭas n tmeslayin, tiswiɛin yella waṭas n umgarad gar tmeslayt akked tayeḍ ama deg uḥric n tesnilest neɣ n umawal. Sebba n waya ahat d aggugu i ggugent temnaḍin gar-asent, agama… Amawal n Teqbayli-Tafṛnsist n Dallet d ttbut ɣef wanect-a, imi yettwaga deg temnaḍt n At Mangellet akked temnaḍin i as-d-yezzin. Maca, llan wawalen n tutlayt Taqbaylit ur nettaf ara deg-s, ladɣa wid n tmeslayin n temnaḍin iggugen aṭas ɣef temnaḍt n At Mangellet (am tmeslayin n Bgayet, Seṭif, Lbuṛj Buɛririj akked tubiret). Ɣef waya nefren yiwet n temnaḍt deg Bgayet, tagi d lɛerc n At Ɛidel i yeṭṭfen sin wasunen Aqbu akked Sedduq. Tamnaḍt n At Ɛidel teṭṭef deg tlata n tɣiwanin : Taɣiwant n Tmuqra deg wasun n Uqbu i yezdin 11 n tudrin, taɣiwant n Buḥemza i yezdin 20 n tudrin akked tɣiwant n Umalu i yezdin 17 n tudrin, snat n tɣiwanin-agi ttafaṛent asun n Sedduq. Tamnaḍt n At Ɛidel tesɛa azal n 34000 n yimezdaɣ, tesɛa tilisa seg Ugafa akked temdint n Uqbu, seg Umalu akked temnaḍt n At Ɛebbas, seg Unẓul akked temnaḍt n Yilmayen seg Lbuṛj n Buɛririj, seg Usamer akked temnaḍt n At Wartilan seg Seṭif. Nefren ad neg tasleḍt i tmeslayin n temnaḍt n At Ɛidel wa ad d-negrew awalen akken ad nesnerni amawal n Teqbaylit-Tafṛansist n Dallet, imi timeslayin-agi ur ttwasnent ara ladɣa deg uḥric n tusna. Deg uxeddim-agi nneɣ nessuk-d tiṭ ɣef umawal n teqbaylit-tafṛansist n Dallet, nbeggen-d daɣen amek i nezmer ad t-nesnerni s wawalen i d-negrew di temnaḍt n At Ɛidel. Uqbel ayagi nga tasleḍt talɣawit akked tesnamkit i wawalen i d-negrew, syin ɣer-s nbeggen-d laṣel neɣ ansi i d-kkan wawalen-agi, imi nuda anamek nsen di tutlayin niḍen n Tmaziɣt (Ama tin n lezzayer neɣ tid n Lmeṛṛuk akked tid n Libya). Negrew-d amud nneɣ i deg llan azal n 790 n wawalen, ama d imyagen, ama d ismawen. Iwakken ad ten-id-nejmeɛ, nemlal aṭas n yimselɣuyen (Amɣar, tamɣart, argaz, tameṭṭut, aqcic, taqcict) ttmeslayen ama tutlayt Taqbaylit kan neɣ snat n tutlayin : Taqbaylit akked Tefṛansist. Nefren imselɣuyen-agi akken ad d-negrew aṭas n wawalen, wa ad asen-d-nefk tabadut nsen neɣ ayen i ten-id-iqublen s tuutlayt Tafṛansist. Iwakken ad d-negrew amud nneɣ, nemlal aṭas n tikwal imselɣuyen nneɣ, nesteqyay-iten ɣef yal taɣawsa ad aɣ-d-inin amek i as-qqaren ɣur-sen, tikwal nemmal-asen-d ismawen nessutur-asen ad aɣ-d-inin amek i asen-qqaren ɣur-sen. Ayen i aɣ-yuɛren deg waya d tabatut neɣ ayen i d-iqublen kra n wawalen s tutlayt Tafṛansist, imi mgaradent snat n tmetiwin : taqbaylit akked tefṛansist deg waṭas n tɣawsiwin. Mi nekker i ccɣel-agi, yessefk fell-aneɣ ad d-nini kra n wuguren i d-ttemlalen imsexdamen n yimawalen yettwagan ɣrf tutlayin n Tmaziɣt. Ayen yeṭṭfen lwelha nneɣ d asuddes n wawalen ḥla ḥsab n uẓar, imi aṭas n yinelmaden akked yiselmaden yettaɛer-asen ad d-afen awalen, dacu ara d-nini ɣef wid ur neɣri ara di llakul ? Daɣen asuddes n wawalen ɛla ḥsab n uzaṛ yesɛa tilas-is, imi ttudrusen wawalen axater isuddimen akk i d-itekken deg wawal i nerra di tazwara n uḥric n umawal, ur ttilin ara ttukcimin. Akka, deg ubdil mi ara nesɛu amawal yesɛa aṭas n tukcimin, ttudrusent. Amedya : ma neddem-d amyag aru issuddem akk i d-yeffɣen deg-s (imru, amyaru, tira) llan daxel-is, ur ten-nettaf ara ttukcimin weḥd-nsen. Mi nessuli axeddim nneɣ, nufa-d belli yakk imawalen yettwagan ɣef tmeslayin n tutlayt Tamaziɣt xuṣṣen ama deg talɣa, ama deg tuddsa-nsen. Ayen yerzan awalen i d-nejmeɛ deg temnaṭ nat Ɛidel, tuget deg-sen d awalen n Tmaziɣt, ayagi nbeggen-it-id s ukenni i nga gar-asen akked tmaslayin niḍen, ama tid n Lezzayer : Tacwit, Tatergit, Tamzabit. Tid n Lmerruk : Tamaziɣt n Lmerruk Alemmas, n Waṭlas, Tarifit, Tacelḥit. Tid n Libya. Tid n Ɣdames. Tid n Figig, atg. Ar tagara, nebɣa ad nerr amawal nneɣ deg uḥric n lanfuṛmatik iwakken ad yishil unadi n wawalen, imi ad teskecmeḍ kan awal ad ak-d-yefk akk isallen akk icudden ɣer-s.Item Etude sur un homme de lettres et de théâtre d'expression kabyle [texte imprimé] : Le cas de Muhend U Yehya (1950-2004)(Universite Mouloud MAMMERI Tizi-Ouzou, 2019-10-22) Hacid, FaridaLa présente recherche porte sur l’homme de lettres et de théâtre d’expression kabyleMohia Abdellah (1950-2004), plus connu sous le pseudonyme de Mohia (en kabyle : Muḥyaou Muḥend U Yeḥya),s’inscrit dans le champ des études de la littérature d’expression amazighe-kabyle. La quête de l’œuvre de Mohia, éparpillée a permis d’inventorier et ordonner sa production, de l’enrichir par des textes inédits. Au-delà de la simple finalité de réunir cette œuvre ou derestituer son ampleur etson importance ; elle reste une œuvre phare et un substrat essentiel pour l’avenir et le devenir des études de la littérature amazighe. Aujourd’hui, l’œuvre de Mohia, est un passage obligé pour tous ceux qui s’engagent dans la voie des études amazighes. Désormais, elle peut être qualifiée sans ambages, «d’épitre de Mohia», qui constitue la référence par excellence pour la littérature amazighe moderne. C’est là le sens et la finalité à retenir à l’endroit de ce modeste travail. En la rassemblant dans un volume et en la transcrivant dans l’écriture usuelle, nous espérons avoir ouvert une brèchepour constituer un affluent qui en appellera d’autres. Globalement, ce travail se focalise sur l’étude de Mohia, en tant qu’auteur littéraire et en tant qu’acteur social et culturel, mais aussi au contexte d’émergence de son œuvre en étroite relation avec ses parcours privé et intellectuel. Dans un premier lieu, Nous avons tenté de construire un portrait sociologique de l’auteur afin de saisir son cheminement et comprendre son ascension pour devenir l’un des écrivains de langue amazighe -kabyle sinon le plus prolifique et le plus en vue depuis la fin du 20 éme siècle, de connaitre ses différents milieux de socialisation et les grands moments de sa vie d’homme, d’écrivain et de dramaturge et ce, en nous appuyant sur des arguments développés par des spécialistes de la sociologie de la littérature tels que :LAHIRE, ESCARPIT et SARTRE. Initialement,Mohia a fait des études de mathématiques qui le prédestinaient à devenir ingénieur, mais en quittant l’Algérie en 1973, pour la France afin de poursuivre son cursus universitaire, il se « reconvertit » et devient petit à petit un auteur littéraire d’abord, puis un homme de théâtre très prolifique.Il s’est forgé le statut d’acteur social ayant un impact considérable sur le plan culturel sur la communauté kabylophone, aussi bien en Algérie qu’en France. Le combat initié pour la reconnaissance de l’identité, de la langue et de la culture amazighes a été le centre de gravité de tout son travail. Son cheminement pour devenir un Homme de Lettres et de théâtre d’expression kabyle, qui figure au niveau de l’intitulé du présent travail, a beaucoup tardé pour se manifester au grand jour. Selon nous, elle a passé par plusieurs phases. La première, qui va de 1968 à 1973, correspondant à son entrée à l’Université d’Alger. C’est durant cette phase – que nous avons appelé (faute de mieux) la phase du « passage de l’oralité à l’écriture » – qu’il a suivi le Cours libreque Mammeri donnait à la Faculté Centrale d’Alger et qu’il a commencé à fixer à l’écrit ce qu’il a accumulé en matière de langue et de littérature orales kabyles, comme son recueil de proverbes Akkenqqarenmedden qu’il a enrichi et fait paraître une fois arrivé en France. C’est également au cours de cette phase qu’il a composé ses premiers poèmes et qu’il a fait ses premiers exercices de traduction-adaptation des textes divers (poèmes, pièces de théâtre, contes,fables et autres)– qu’il soient d’origine française ou traduits d’autres langues au français. Au cours de la seconde phase, après qu’il fut installé en France, à Strasbourg puis à Paris, il s’était reconverti de façon irréversible, en passant des mathématiques et des sciences de l’ingénieur qu’il a étudiées depuis le lycée jusqu’à la fin de sa graduation à Alger, vers la littérature et l’art dramatique qu’il a découverts, puis investis de tout son cœur et de toutes ses forces, jusqu’à ce qu’il quittât la vie en 2004. Durant cette phase de reconversion, il s’est essayé à divers « « métiers » : écriture, enseignement de la langue, édition de périodiques et d’ouvrages. Au cours de la troisième et dernière phase, il s’est consacré entièrement à l’art de la dramaturgie. Là, il ne s’était pas contenté de traduire-adapter des pièces d’expression française, comme il l’a fait dans la phase précédente, mais il s’improvise comédien et joue des rôles dans ses pièces de théâtre avec professionnalisme. Il met par ailleurs en place un atelier d’initiation à l’écriture et de formation à l’art dramatique où il a dirigé une équipe de collaborateurs qui faisait, entre autres, de la traduction-adaptation de textes universels, d’expression française en kabyle Ce modus operandiest copié sur celui de l’écrivain inventeur américain Benjamin Franklin, mais nous rappelle aussi curieusement l’expérience que Kateb Yacine a menée lorsqu’il faisait du théâtre en arabe algérien en Algérie. Tout se faisait alors en équipe, de l’écriture des dialogues de la pièce jusqu’à sa mise en scène, en passant par les didascalies, le travail de la voix, le décor, etc. Cette expérience a par ailleurs beaucoup marqué certains de ses collaborateurs, proches ou lointains, et leur a donné une voie à suivre, après son décès, dans le champ de latraduction-adaptation de textes étrangers en kabyle. L’œuvre de Mohia occupe une bonne place également dans ce travail. Nous y avons consacré un temps précieux afin de la rassembler, de l’enrichir et de la préserver. Cette œuvre relève à la fois de la littératureécrite,orale transcrite et médiatisée-. En effet, ainsi que nous l’avons montré explicitement dans la deuxième partie de ce travail, relative à la Présentation de l’œuvre, tout le répertoire de Mohia a été écrit, c’est-à-dire manuscrit puis saisi ou dactylographié, mais la diffusion de ces manuscrits – lorsqu’il arrive que ceux-ci soient publiés, soit dans un ouvrage à part, soit insérés dans un périodique ou une revue – était très restreint et n’atteignait qu’un public très restreint plus souvent d’émigrés.S’ajoute à cela, les problèmes causés par des manipulations et des reproductions illégales de ses cassettes, sans aucun respect à la déontologie du métier, ni aux lois régissant les droits d’auteurs dont la publication des textes sous divers titres quand ces derniers ne sont pas carrément manipulés et tronqués. Par « rassembler l’œuvre », il est question surtout de réunir les multiples et diverses versions d’un texte, de les comparer les unes aux autres et enfin de vérifier leur authenticité, en nous aidant quelquefois des jugements de nos informateurs. Tout ce travail sur l’œuvre de Mohia est couronné par l’élaboration d’un second volume ou sont consignés tous ses textes de littérature et de théâtre. Par littérature médiatisée, nous voulons celle diffusée par des cassettes audio que Mohia lui-même enregistrait dans des conditions incommodes. Il convient de rappeler qu’à cette époque (dans les années 1970 et 1980), le kabyle était une langue foncièrement orale. Même parmi les Kabyles lettrés et instruits, le nombre de personnes qui lisaient en kabyle était alors insignifiant. Ceci est valable aussi bien en Algérie que dans le contexte de l’émigration en France. C’est probablement que c’est à cause de ce manque criard de lectorat kabyle que Mohia a décidé de communiquer d’une autre manière avec son auditoire: il a choisi alors de diffuser ses produits par le truchement de la cassette audio, une méthode en parfait adéquation avec la situation culturelle kabyle de l’époque des années 1970 et d’avant qui était d’essence et de tradition orale ou le Verbe était particulièrement accordé à l’écoute et à l’attention. La conversion de Mohia vers la littérature est à notre sens en étroite relation avec le combat identitaire berbère de la génération de l’auteur porté essentiellement par la langue. En effet,très attaché à son terroir, l’auteur avait été comme, interpellé par la condition kabyle et berbère, en général, déliquescente, pour sauver sa langue de l’oralité traditionnelle moribonde, de la mort à petit feu, voire de la disparition à jamais. Ceci a fait naître en lui, une vocation profonde pour développer une tradition littéraire kabyle, avec une langue kabyle littéraire capable de rivaliser avec les autres langues dans ce monde en perpétuels changements, Comment a-t-il procédé pour tenter d’atteindre cet objectif ? Notre hypothèse à ce sujet est que Mohia a développé et arrêté une stratégie particulière pour actualiser-adapter au monde de nos jours le prédicat culturel kabyle. Pour ce faire, il a choisi de contribuer au renouvellement de la littérature kabyle, en se réappropriant une partie du patrimoine littéraire « universel ». Par « renouvellement », nous signifions le choix délibéré d’un mode particulier de communication et de diffusion de son œuvre – en partie traduite et adaptée par ailleurs –, mais également un remarquable changement sur les genres littéraires connus dans la tradition kabyle et amazighes, que ce soit sur le plan formelle ou thématique et en s’investissant dans un autre genre méconnu dans la tradition mais en adéquation avec la mentalité et la tradition orale kabyles. Le choix du théâtre a été en effet murement réfléchi, dans la mesure où ce dernier est fait de speechs, de dialogues et de répliques, et dans la mesure également où il partage quelques traits avec la littérature orale, du moins dans sa partie représentation et mise en scène. En effet, en assistant à un spectacle d’une pièce de théâtre réalisée à la Mohia, nous remémorons, malgré nous, la scène d’une tamacahut (i.e. « conte merveilleux » kabyle) que racontait jadis, au coin d’un feu vif, une vielle grand-mère à ses petits-enfants et aux autres membres de la famille. L’étude de l’œuvre de Mohia, a également justifié le grand intérêt que Mohia a porté à ses deux publications d’expressions orales et traditionnelles « Akken qqaren medden » et de petites histoires et fables « Tiqdimin », et démontre que ces deux dernières font partie de son processus de création littéraire. En effet,réinvesties et recontextualisées, elles ouvrent entre autres un vaste champ lexical qui permet d’éradiquer les emprunts et de palier à la création néologique abusive. Pour mener à bien notre étude, répondre aux questions que nous nous sommes implicitement posées et tester la validité des hypothèses que nous avons émises, nous avons jugé utile d’adopter un plan de rédaction binaire, qui se compose de deux grandes parties. La première partie, consacrée au portrait sociologique de notre auteur, estscindée en trois (3) chapitres. Dans le chapitre préliminaire, nous avons décrit, de façon détaillée et aussi clairement que possible, la famille de Mohia, son enfance et son adolescence. Le second chapitre est consacré à son parcours de militant et d’intellectuel. Nous avons clôturé cette partie par un troisième chapitre qui a porté sur les différents espaces de sa socialisation et de son auto-formation à l’écriture et au théâtre. La deuxième partie s’est attelée à la présentation commentée de l’œuvre littéraire et théâtrale de notre auteur. Quatre chapitres la sou tendent et chacun d’entre eux a traité d’un « genre » littéraire particulier dans lequel Mohia a produit des textes . Nous avons consacré le premier à la poésie, le suivant aux pièces de théâtres alors que nous avons réservé le troisième aux textes en prose (nouvelles, récits brefs( récits moralisateurs, fables,contes) et autres récits. Dans le quatrième et dernier chapitre de cette seconde partie, nous avons présenté des textes inédits. En plus des deux conclusions qui clôturent chaqu’ une des deux parties et dans lesquelles nous avons rappelé très succinctement les hypothèses émises et les principaux résultats auxquels nous avons abouti, nous avons fini l’étude avec une conclusion générale ou nous avons fait un rappel très succinct des objectifs de ce travail, de notre problématique et hypothèses, de notre démarche et enfin des principaux résultats auxquels cette recherche a abouti. Dans la seconde partie de cette conclusion générale, nous avons tenté d’envisager quelques perspectives et d’ouvrir des pistes de recherche sur cet auteur et/ou son œuvre qui seront empruntées ultérieurement notamment que l’œuvre de l’auteur saisie dans la graphie usuelle est désormais disponible dans le deuxième volume de ce travail.Item Introduction à realisation d'un dictionnaire amazigh-amazigh à base kabyle(Université Mouloud Mammeri, 2012-02-23) Hamek, BrahimUn dictionnaire de langue n'est pas seulement une liste de mots alignés alphabétiquement ou par racines avec leurs différents sens, il est extrêmement lié aux contextes socio-linguistique et socio-historique. Actuellement les conditions d’une langue amazighe standard ne sont pas réunies, notre travail est un amorçage à la création tout d’abord d’un dictionnaire amazigh-amazigh à base kabyle. Partant du fait qu’il n’y a pas de dictionnaire monolingue amazigh-amazigh et qu’il n’y a que des dictionnaires parlers amazighs-français surtout, nous allons essayer de dégager les principes de sa réalisation.Item L'énigme berbère, étude linguistique et stylistique(Universite Mouloud MAMMERI Tizi-Ouzou, 2019) Tabti, RabahNotre thèse a pour objet l’étude de l’énigme kabyle, un genre littéraire traditionnel connu mais qui a bénéficié, ces dernières années de quelques recueils mais qui n’a pas encore fait l’objet d’études systématiques. Il s'agit d'une recherche portant sur la littérature orale berbère qui, depuis quelques décennies est l’objet d’analyses multiples, en vue de déterminer ses genres, d’analyser son mode de fonctionnement. Les moyens d’approche sont multiples : linguistiques, stylistiques, morphosyntaxiques, sociologiques et thématiques. Si, en effet, nous voulons avant tout faire l’approche d’un genre populaire encore vivant en Kabylie, nous voulons aussi le préserver car il ne cesse de se déperdre. Les premières études portant sur les devinettes dans le domaine berbère se sont intéressées aux travaux de recueils des données attestées dans plusieurs territoires des dialectes berbères. Nous pouvons citer les corpus répertoriés par Bensedira (1887) et Genevois (1963) en Kabylie, Bynon (1966) au Maroc et ceux de Bentolila (1987)regroupant plusieurs dialectes. L’étude de la structure linguistique des devinettes est le parent pauvre des études berbères. Les seules études consacrées au code linguistique n’étaient pas dédiées entièrement à la structure syntaxique bien au contraire elles se sont intéressées beaucoup plus aux aspects esthétiques. Nous pouvons citer entre autres, les travaux de Boukhris& El Moudjahid (2005), d’Azdoud (1995) et de Lacoste-Dujardin(1995). Par ailleurs, à notre connaissance, la seule étude consacrée systématiquement aux caractéristiques syntaxiques des devinettes en berbère est celle d’Amaoui (2012). Partant de l’analyse du corpus recueillis dans Bentolila, l’auteur a pu dégager quelques types de caractéristiques syntaxiques qui prédominent le corpus analysé. Il s’agit notamment, de la coordination par juxtaposition avec ses différentes variantes, de l’ellipse et de la thématisation. Dans cet ordre d’idées, il y a lieu, de citer le travail de Mayouf (2017) portant sur l’analyse linguistique des devinettes kabyles, ainsi que celui deBellache (2011) portant aussi, sur une étude typologique d’un corpus d’énigmes-devinettes kabyles. Ainsi, notre analyse portera essentiellement sur le volet linguistique et abordera la syntaxe de l’énigme, sa signification et sa thématique mais elle touchera à sa variation en mettant en exergue son rôle comme patrimoine immatériel d’un territoire. Ainsi, nous avons opté de travailler sur six territoires de Kabylie (Ait Koufi, Ait Mendès, Assi Youcef, Ait Menguellet, Ait Waghlis et Ouzellaguen) choisis en fonction de leur dispersion géographique et de la disponibilité des corpus. Pour répondre à notre problématique, nous émettons les hypothèses selon lesquelles l’énigme resterait un exercice très pratiqué en kabyle ainsi qu’en témoignent les nombreux corpus relevés dans toute la Kabylie, et qui portent toutes sur les mêmes thèmes (nature, flore de la Kabylie, mœurs et coutumes, morale…). Ainsi, elles utiliseraient les mêmes ressources linguistiques : structure métrique, les rimes, les assonances, les tournures syntaxiques différentes des structures de la prose, un lexique particulier et investissent les mêmes procédés sémantiques : métaphores, comparaison, symbole, paradoxe, etc. Aussi, les énigmes auraient une fonction sociale d’apprentissage pour l’enfant comme elles jouent un rôle prépondérant dans la définition d’un territoire en mettant en exergues ses particularités onomastiques, culturelles et linguistiques. Pour mener à bien notre recherche, dans l’analyse des structures morphologiques et syntaxiques, notre démarche se limite à une analyse linguistique classique qui se limite au niveau phrastique pour analyser les données de notre corpus. Il s’agit de montrer les caractéristiques syntaxiques des structures en usage dans la devinette, et ce dans l’objectif d’établir des critères syntaxiques qui permettent de définir le genre des devinettes en kabyle. Pour ce faire, nous ferons appel aux études berbérisantes, nous reprendrons la terminologie de la syntaxe des différentes catégories syntaxiques utilisées dans les différentes structures syntaxiques de la phrase en berbère (kabyle) adoptées par Chaker (1983) et Bentolila (1981), auteurs qui s’inscrivent principalement dans l’approche fonctionnaliste de Martinet. Concernant le niveau sémantique nous avons fait appel aux travaux de Lehmann et Martin-Berthet (2008) qui s’inscrit dans le domaine de la lexicologie. Quant à la démarche comparative, nous nous inspirons de la démarche de Galand (2001) « Plaidoyer pour la comparaison » en mettant en exergue le rôle de la comparaison dans la description linguistique. Pour nous permettre d’analyser en profondeur les différentes structures linguistiques des énigmes et leur degré d’attestation, nous avons adopté la méthode quantitative et qualitative. Ainsi, les données statistiques des différentes structures attestées nous permettent de mettre en exergue l’identité linguistique des énigmes en kabyle en général et dans chaque territoire en particulier. Ainsi, notre corpus est recueilli dans les six territoires suivants : la tribu des Ait Kouffi, (380 devinettes en sus de 28 pour enfants)recueil de terrain, la tribu des Ait Mendes, (400 devinettes) ouvrage, la tribu des Assi-Youcef (141devinettes) ouvrage, la tribu des Ait Menguellet (350 devinettes) ouvrage, la tribu des Ait Waghlis(135 devinettes) ouvrage et la tribu des Ouzellaguen(692 devinettes) ouvrage. Nous avons structuré notre travail en deux parties principales : La première partie, intitulée « Aperçu sur le genre des énigmes et les territoires des données analysées » est composée de trois chapitres : Le premier chapitre est consacré à la description de l’énigme comme genre oral dans la littérature kabyle et berbère. Le deuxième chapitre aborde quelques perspectives théoriques portant sur l’énigme comme genre de discours. Quant au troisième chapitre, il présentera le cadre géographique des régions dont sont issus les corpus objet d’étude de cette thèse : cadre géographique, historique, tribus, territoires, parlers et social. La seconde partie, intitulée« Analyse linguistiques et signification des données recueillies » est composé également de trois chapitres principaux : Le quatrième chapitre est réservé à l’analyse des structures linguistiques de l’énigme. Le cinquième chapitre est consacré à l’analyse des données du corpus dans la perspective de mettre en exergue les thématiques de l’énigme, les particularités du lexique employé et ses différentes significations. Quant au sixième et dernier chapitre, il est réservé à l’analyse des niveaux de variation des données des territoires étudiés en mettant en valeur les données onomastiques et le langage enfantin. Notre choix en faveur de l’analyse des caractéristiques linguistiques en Kabylie et les caractéristiques linguistiques qui mettent en exergue la variation de chacun des six territoires étudiés, nous a permis de cerner quelques traits linguistiques définissant l’énigme kabyle. Ainsi, nous avons tenté de cerner l’énigme dans le vaste territoire qui constitue la Kabylie. Qu’il s’agisse de la Haute Kabylie ou de la Basse Kabylie, de Bouira ou d’autres contrées de l’Algérie, où le kabyle est employé (Sétif, Boumerdès, Alger…) ; l’énigme présente des formes analogues, utilise les mêmes procédés de rhétorique pour véhiculer la signification : comparaison, divers types de métaphores, métonymie, etc. Nous avons commencé par réunir un corpus de plusieurs énigmes, certaines collectées par nous-mêmes, d’autres (en fait une grande partie), prises dans des ouvrages divers (Genevois, Allioui, Haddadou, Khalfa, Attab et Amrane). Si nous avons varié nos sources, c’est pour dégager une image de l’énigme kabyle. Il fallait d’abord étudier ce qui faisait la différence d’une région à une autre, en relevant les différences dans le lexique, les thèmes abordés, les procédés stylistiques. Ainsi, nous avons remarqué et relevé que les variations sur les mots ne constituent pas des changements majeurs, puisque le sens reste le même. Nous avons aussi relevé que des mots-clefs de l’énigme varient sans toutefois changer le sens de l’énigme. Signalons au passage, que l’emploi de certains mots peut correspondre à une variation régionale. Tout comme par ailleurs, la variation dans les prépositions n’affecte pas le sens. Cependant, sur tous les recueils d’énigmes, seule une dizaine de devinettes, ont des réponses variées. Toujours est-il que les variations dans le lexique comme dans les réponses, ne constituent pas un handicap important. Au fait, des particularités dialectales peuvent apparaitre dans la sélection des termes, mais les énigmes sont déchiffrables d’un coin de la Kabylie à un autre. C’est dire l’unité de ce genre dans toute la Kabylie. C’est ainsi que l’on retrouve, les mêmes référents culturels, les mêmes images qui font à la fois la particularité de l’énigme et son charme. Nous avons constaté que l’énigme kabyle se caractérise encore par l’utilisation des mêmes procédés linguistiques. Ainsi, au plan phonique, presque toutes les énigmes du corpus sont des bouts rimés. On sait que la rime est l’une des principales marques de la poésie traditionnelle kabyle, mais cette caractéristique n’est pas le seul fait de l’énigme. En effet, beaucoup de proverbes, de dictons ou autres expressions idiomatiques sont des bouts rimés. Au plan syntaxique, beaucoup d’énigmes ont des structures ordinaires, voir même sont des phrases simples. Cependant, on relève aussi des phrases complexes, des phrases elliptiques, etc. Ici aussi, on remarque que les moyens utilisés se retrouvent dans toutes les énigmes. Mais là où la ressemblance est frappante, c’est dans les procédés rhétoriques investis. L’énigme est avant tout une définition : mais contrairement à la définition du dictionnaire dont la fonction est d’éclairer le sens d’un mot, l’énigme à contrario, donne la définition (brouillée) du mot qu’il s’agit de trouver. L’énigme kabyle utilise une abondance de métaphores et de métonymies, ce qui a pour effet de brouiller encore plus le sens de l’énigme. La métaphore, est en fait une comparaison, mais c’est toujours une comparaison sous-entendue, l’élément comparé (n’étant pas présent), et l’outil de la comparaison étant effacé. La métonymie emploie un terme pour désigner un autre auquel il est lié par un rapport d’appartenance ou de contiguïté. Quand on entend une énigme, on est toujours frappé par le caractère arbitraire des associations que l’on établit entre les objets. Mais il suffit d’étudier les rapports entre les mots pour découvrir des motivations entre eux. Des similitudes de forme, de couleur, de fonction se retrouvent, et dès que l’on découvre ces similitudes, on saisit le sens de l’association. Autre caractéristique de l’énigme kabyle : le paradoxe. Ainsi, les incompatibilités entre les mots de l’énigme et la réponse sont telles qu’on aboutit à des associations qui vont à l’encontre des opinions admises. Ceci dit, l’énigme kabyle recèle d’autres caractéristiques telles que celles mettant en valeurs les données onomastiques et le langage enfantin sans pour autant oublier ses aspects pédagogiques. Au terme de ce travail, nous pouvons dire que, d’un coin de la Kabylie à un autre, on retrouve les mêmes énigmes, avec les mêmes procédés linguistiques et rhétoriques. On ne manquera pas de souligner, l’unité du genre mais aussi la relation étroite qui s’établit entre la langue et les détails culturels de chaque territoire qui sont mis en exergue par des traits linguistiques et culturels comme faits locaux. C’est dire que l’énigme est un puissant agent de socialisation, d’identification culturelle entre les membres d’une même communauté linguistique, tout comme, au vu de ses divers aspects pédagogiques, c’est aussi un agent d’éducation et d’instruction. Par ailleurs, les résultats de cette recherche se limitent à notre corpus ; d’autres analyses couvrant plusieurs territoires avec de nouveaux cadrages théoriques et méthodologiques peuvent dégager d’autres véritables caractéristiques définitoires de l’énigme en tant que genre du discours autonome d’une part et en tant que marqueur d’un territoire d’autre part. Enfin ; et, en ce qui nous concerne, ce sont toutes ces caractéristiques de l’énigme Kabyle ci-dessus énumérées qui nous ont poussé à entamer deux nouveaux chantiers aussi importants l’un que l’autre, à savoir : faire l’anthologie des devinettes berbères et Kabyles, et réaliser un grand dictionnaire Kabyle des énigmes et devinettes.Item La patronymie dans les dairas de Timezrit, Sidi-Aich et chemini : Etude morphologique et sémantique(Université Mouloud Mammeri, 2013-01) Tidjet, MustaphaMalgré son intérêt évident, l’onomastique est le parent pauvre des études berbères. Dans cette thèse on trouvera une ébauche à l’étude des patronymes algériens à travers une analyse d’un corpus, d’environs 3300 unités, constitué dans trois daïras de la vallée de la Soummam. On y trouvera notamment les catégories sémantiques et les catégories syntaxiques qui sont pourvoyeuses des patronymes. D’un autre côté, l’étude formelle nous a permis de recenser, en plus des différentes formes possibles (simples, dérivées et complexes), les plus importants schèmes constitutifs des patronymes.Item La situation linguistique dans le massif central de l'Aurès : (Etude sociolinguistique)(Université Mouloud Mammeri, 2012) Guedjiba, AbdenacerCette étude se veut une contribution à la description de la situation linguistique du pays chaoui, en Algérie, une région berbérophone importante, mais très peu étudiée. On essaie d’établir un profil sociolinguistique de cette région, à partir d’un cas concret (les habitants du massif de l’Aurès), et ce à travers, une description fondée sur l’étude des pratiques langagières où se manifestent une série d’indices d’emploi des langues et sur l’analyse des attitudes et des représentations linguistiques de ces locuteurs. Pourquoi les habitants du massif s’attachent-ils à leur langue et à leurs traditions, beaucoup plus que les chaouis des autres régions? Quelles attitudes et quelles représentations linguistiques accompagnent leurs pratiques communicatives ? Quelle(s) langue(s) utilisent ces locuteurs dans leur territoire d’origine ? En l’absence d’autres voies d’arriver aux enquêtés (journaux locaux, radio locale, etc.), le seul moyen reste le travail de terrain (questionnaires, entretiens, observations systématiques.) Une méthode qui s’adapte à toute étude sociolinguistique. Les résultats de cette étude confirment l’attachement de la société « djebailie » (c’est ainsi qu’on appelle les habitants du massif de l’Aurès) à sa culture traditionnelle et à sa langue première. Un attachement, qui n’exclut nullement la cohabitation avec les langues et les cultures des autres, dans le souci de sauvegarder l’unité nationale et de s’ouvrir sur le monde. Cette double caractéristique est marquée par une coexistence dans les répertoires linguistiques de ces locuteurs et dans leurs pratiques langagières de plusieurs codes linguistiques : le chaoui, l’arabe parlé, l’arabe scolaire, le français, l’anglais et le kabyle. L’analyse des attitudes et des représentations linguistiques, permet de constater que les facteurs, particulièrement socioculturels, jouent un rôle important, dans le conditionnement des attitudes et des représentations des locuteurs, à propos de telle ou telle langue. L’examen des performances et des attitudes des djebailis, permet de constater que l’habitant du massif central révèle son identité sociolinguistique d’une manière particulière. Des phénomènes linguistiques spécifiques à cette région semblent la distinguer du reste du pays chaoui. Ces particularités, que l’on peut qualifier de « régionalismes conscients », permettent, aux chaouis des autres régions de l’Aurès, de reconnaître les djebailis et à ces derniers de s’identifier entre eux. Un regard prospectif, dans l’optique des résultats de ce travail préconise la préservation de l’homogénéité de la situation linguistique dans cette région, tant que les conditions socio-économiques évoluent en faveur de la réduction de l’exode rural et favorisent les retours saisonniers ou définitifs de la « diaspora djebailie » et tant que le massif n’est pas encore une zone favorable aux brassages des populations.Item La variation lexicale et morphosyntaxique à travers les parles kabyles(Universite Mouloud MAMMERI Tizi-Ouzou, 2019-11-24) Hassani Said, SaidLe but de cette thèse est d’examiner les phénomènes variationnels observés dans le domaine kabyle et de mettre le concept variation au centre de la réflexion. Nous avons d’abord examiné la distribution géographique de quelques termes relatifs aux divers champs lexicaux : Le corps humain, la faune (animaux, oiseaux, insectes…), la flore, la cuisine, l’univers et le temps, les noms d’agent, les adjectifs et les couleurs, les verbes à la forme simple et quelques phénomènes morphosyntaxiques ciblés…. afin de comprendre leur expansion et leur recul, puis analysé la variation phonétique produite par diverses mutations phonétiques, la variation morphologique marqué par des différenciations de schèmes et la variation lexicale produite par diverses altérations de la racine. Notre recherche s’appuie sur grille d’enquête pré établie, elle comprend deux niveaux : le volet lexical et le volet morphosyntaxique. Ici, 111 points soumis à l’enquête ; certaines régions sont bien représentées alors que d’autres le sont moins. Nous avons soumis et vérifié par enquête un certain nombre de formes, de réalisations phonétiques et de constructions syntaxiques insérés dans une grille d’enquête (questionnaire), sur un échantillon de points d’enquêteItem Le dit, le non -dit et l'imaginaire social à travers la poésie orale féminine d'at Mehgras: approches sociocognitive et pragmatique(Universite Mouloud Mammeri, 2016-04-05) Belgasmia, NoraNotre objectif dans cette recherche est d’investir davantage la démarche socioanthropologie de l’imaginaire et des représentations sociales à travers un langage poétique au féminin. La poésie serait le truchement par lequel la femme révèlerait l’imaginaire social qu’elle se fait du monde qui l’entoure, son verbe deviendrait ainsi le véhicule de toutes ses représentations et ses projections personnelles. Notre recherche actuelle se veut interroger le discours féminin, le faire parler et révéler les non dits qu’il recèle entre ses lignes, mais avant tout le replacer dans son contexte énonciatif et langagier.Item Le genre dit tullist en kabyle. Approche poétique de l'être du personnage Le cas des recueils publiés de 1998 à 2008(Universite Mouloud MAMMERI Tizi-Ouzou, 2022-06-05) Mohand Saidi, SaidaLa problématique de l’écriture de tullist que nous tentons de développer ici est centrée essentiellement sur deux axes d’analyse. Il s’agit, pour le premier axe d’esquisser l’émergence, l’évolution et la socialisation de tullist. Quant au second axe, il est question de mettre en relief, à travers une approche immanente, la poétique du personnage de tullist, tout en exploitant un corpus de la première décennie de production de ce genre en recueils. Le choix du personnage est pragmatique, étant donné que cette instance constitue le pôle principal autour duquel s’agence les composantes du récit. En outre, le dépouillement du corpus des tullisinoffre, sur le plan quantitatif un ensemble de données analysables très impressionnant, scrutant plusieurs niveaux d’analyse, liés, entre autres, à la narration et au narrateur, au temps et à l’espace, à la chute, au discours, au titre, etc. Nous tentons, ici, d’exposer la manière dont il est pris en charge par les nouvellistes kabyles dans leurs premiers textes marquant les débuts de ce genre (1998-2008), et ce, du point de vue onomastique et descriptif. Ces données textuelles seront interrogées tout au long de ce travail. Les résultats qu’elles vont nous livrer vont être reconduits, selon la représentativité du corpus étudié, comme traits définitoire de tullistItem LE PROCESSUS DE GRAMMATISATION DU KABYLE(Universite Mouloud Mammeri, 2017-11-19) AMAOUI, Mahmouddans le présent travail, tenterons-nous de soumettre à l’étude le processus de grammatisation de la langue kabyle dans sa globalité. Nous nous intéresserons à ses deux principaux aspects, pourrait-on dire. Il y a lieu d’abord de considérer les caractéristiques externes de ce processus. Cela revient à décrire à la fois les différentes formes qu’a pu prendre cette grammatisation au cours de son développement à travers le temps mais aussi examiner les profils des agents, les motivations et les intérêts qui en sont à l’origine. Notre intérêt portera ensuite sur les outils linguistiques comme les dictionnaires et les grammaires dans lesquels s’est concrétisée la grammatisation en question. Il importe de décrire et de caractériser ces outils dans leur évolution.Item Les classes syntaxiques en berbère (kabyle) : critères d’identification et de catégorisation des lexies(Université Mouloud Mammeri, 2015-06-30) Guerchouh, LydiaL’analyse des structures et des comportements syntaxiques et sémantiques de chaque groupe de lexies nous a amené à tracer des cartes identificatrices pour chaque catégorie. Ces dernières peuvent avoir de grandes similitudes (7 caractères sur 8) ou être divergentes sur un maximum de critères. Pour expliciter en résumé l’identité de chaque classe, nous proposons, là aussi, des tableaux correspondant à chaque type de lexies et qui retracent les huit valeurs caractérisant chacune des huit catégories dégagées. Les résultats de cette analyse sont, par ailleurs, insérés dans un logiciel d’utilisation qui permet trois types d’intervention : rechercher la catégorie d’une lexie à travers quelques caractéristiques, rechercher toutes les caractéristiques descriptives d’une catégorie et, enfin, comparer entre deux ou plusieurs catégoriesItem Les Définitions-éxplications des concepts de la Grammaire amazighe dans les manuels scolaires : approche linguistico-didactique(UNIVERSITÉ MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU, 2022-10-22) Meziani, YacineLe présent travail a pour objet d’étude les définitions-explications des concepts de la grammaire amazighe dans les manuels scolaires. Ces concepts sont répartis sur plusieurs activités en l’occurrence l’orthographe, la grammaire, la conjugaison, la grammaire de la phrase et la grammaire du texte. C’est une étude qui essaye d’atteindre deux objectifs : linguistique en étudiant la forme et le contenu des définitions, et didactique en étudiant les relations existantes entre les définitions et entre les concepts. C’est un travail qui s’inscrit dans le domaine de la linguistique appliquée à l’enseignement des langues. Cette approche pluridisciplinaire va permettre d’emprunter des concepts théoriques et méthodologiques à la linguistique et à la didactique. Après l’exploration des manuels, nous avons constaté que beaucoup de définitions-explications cadrent avec les règles et les principes de base de la rédaction des définitions terminologique. Néanmoins elles présentent quelques caractéristiques qui leurs sont propres puisqu’il s’agit de manuel et non de dictionnaires. Comme on peut aussi affirmer qu’il y a des relations entre les différentes définitions-explications qui se présentent de deux manière : entre les différentes activités (relations horizontale) et entre les différents niveaux et paliers (relations verticales). Par ailleurs, ces relations ne sont pas toujours explicites. Seul l’enseignant expérimenté et qui a une vue d’ensemble sur les programmes peut les constater. D’après ce qui précède, on peut dire que dans l’ensemble les manuels ont pris en charge l’aspect linguistique (la forme et le contenu) et l’aspect didactique (les relations entre concepts) dans la définition des concepts de la grammaire.Item Les Ecrits de Belaid At Ali face à la tradition littéraire Kabyle(Universite Mouloud MAMMERI Tizi-Ouzou, 2019) Bellal, HakimaBelaid At Ali et ses écrits constituent un cas édifiant dans l’histoire littéraire kabyle. Si la configuration littéraire kabyle était jusque-là dominée par l’oralité, Belaid a pris une position nouvelle vis-à-vis de la tradition. L’objet de ce travail est l’analyse des propriétés textuelles et stylistiques des écrits de Belaid. Notre objectif est l’étude des rapports (de rupture ou de continuité) entre les textes de cet auteur et les textes traditionnels (oraux). Pour ce faire nous avons choisi la poétique comme approche, les deux démarches : l’architextualité et l’hypertextualité nous permettrons d’un côté d’appréhender les relations entre les textes de Belaid At Ali et les genres auxquels ils appartiennent, et de l’autre les relations entre ces mêmes textes et ceux issus de la tradition. S’inscrivant dans le cadre de l’histoire littéraire, ce travail met en relation les caractéristiques de l’œuvre de l’auteur de Lwali n udrar avec son profil, le contexte socio-historique dans lequel il a émergé, et l’évolution de la réception de ses textes.Item Les enseignants de tamazight de Tizi-Ouzou face à la norme : Quelle (s) variété (s) linguistique (s) peut-on privilégier ?(Université Mouloud Mammeri, 2016-02-28) Akli, KamalRésumé en français Le thème de notre thèse est : « Les enseignants de tamazight de Tizi-Ouzou face à la norme : Quelle (s) variété (s) linguistique (s) peut-on privilégier ? ». Nous avons choisi un échantillon de douze (12) enseignants de département de langue et culture amazighes de Tizi- Ouzou. Avant de mener notre travail, nous avons posé une série de questions : - Quelles sont les attitudes des enseignants face à la norme de tamazight ? - Peut-on privilégier une variété sur une autre ? Quelle sera la réaction des autres groupes amazighs ? - Est-ce-que la démarche de la convergence progressive des variétés amazighes est efficiente dans le cadre de l’aménagement de tamazight ? - Comment expliquer cette problématique de langue (s) amazighe (s) ? Quelle est l’attitude des enseignants des trois groupes : kabyle, chaoui et mozabite à son égard ? Notre travail est réparti en quatre chapitres. Dans le premier chapitre intitulé « les rappels théoriques », nous avons défini quelques concepts, il s’agit de : l’aménagement linguistique, la normalisation et la norme, la variation linguistique et les attitudes linguistiques. Dans le deuxième chapitre intitulé « aperçu historique sur le mouvement identitaire », nous avons dressé un historique du mouvement identitaire à partir de 1949 jusqu’à l’année 2001. Les évènements qui ont été décrits sont : -La crise berbériste de 1949. -Le printemps berbère de 1980. -Le boycott scolaire en 1994. -Les évènements du printemps noir en 2001. Dans le troisième chapitre intitulé « aménagement de tamazight et attitude à son égard », nous avons expliqué quelques propositions relatives à l’aménagement de tamazight ainsi que les attitudes des enseignants kabyles, chaouis et mozabites à son égard. Le quatrième chapitre intitulé « la problématique de langue (s) amazighe (s) », nous avons expliqué les deux tendances antagoniques, celle qui est en faveur de l’unité de tamazight, et celle qui plaide pour sa diversité. Deux enquêtes ont été menées, la première consiste à enregistrer des enseignants des trois parlers et à étudier leurs productions vocales. La deuxième enquête, il s’agit d’un inventaire lexical de cent vingt six mots soumis à trois enseignants des trois parlers. L’objectif à partir de ces deux enquêtes est de dégager les points communs et les points divergents entre ces parlers amazighs. Agzul s tmaziɣt Anadi i d-newwi di ‘’doctorat’’ nefka-yas azwel : « iselmaden n tmaziɣt n Tizi-Wezzu mgal tamagnut : Anta tanḍa i yezmer ad smenyafen ? ». Nfern-d azal n mraw d ssin iselmaden n usuddu n tutlayt d yidlest n tmaziɣt. Acu kan uqbel ad nebdu anadi-nneɣ, nefka-d kra n yisteqsiyen : - D acu d tamuɣli n yiselmaden ɣef wayen yeɛnan tamagnut n tmaziɣt ? - Ma yezmer uselmad ad yesmenyif tantala ɣef tayeḍ ? D acu d addud n wid iheddren tantaliwin nniḍen ? - Tirmit n usemlili n tantaliwin d ayen igerrzen deg uslugen(aseggem) n tmaziɣt neɣ ala ? - Amek i nezmer ad d-nsefhem tamsalt-nni icudden ar tmaziɣt, llan wid i d-yeqqaren d yiwet tmeslayt, llan wid i d-yeqqaren tamaziɣt tebḍa ɣef waṭas n tmeslayin ? Axeddim-nneɣ nebḍa-t ɣef ukuẓ yehṛicen : Deg uhric amenzu i wumi nsemma : « kra n yimektiyen igejdanen », nefka-d deg-s tabadut n yal imekti : aslugen asnilsan, tamagnut tasnilsant, tanḍa tasnilsant, addud asnilsan. Deg uḥric wis ssin, nhedr-d ɣef umezruy n tmaziɣt, amek i d-yebda umennuɣ seg useggas n 1949 alama d aseggas n 2001. Aṭas n tedyanin i d-yeḍran uqbel akken ad tuɣal tmaziɣt d tutlayt taɣelnawt, wa ad tekcem di tmendawt tazzayrit. Deg uxeddim-agi nhedr-d ɣef tedyanin-agi : Taluft n tmaziɣt n 1949, tafsut n tmanyin, aseggas war taɣuri n 1994, tafsut taberkant n 2001. Deg uḥric wis kraḍ, nhedr-d ɣef uslugen (aseggem) asnilsan d waddud neɣ tamuɣli n kra n yimaziɣen ɣef temsalt-agi. Nefka-d kra n tmuɣliwin id-ibanen deg wannar, nefka-d daɣen tamuɣli n yiselmaden ; ama d Leqbayel, d Icawiyen neɣ d imẓabiyen. Deg uḥric wis ukuẓ i wumi nefka azwel : «tamaziɣt d yiwet tutlayt neɣ d aṭas n tutlayin ? ». Nesfehm-d deg-s awal-nni i d-yellan gar ssin wagrawen, ama d wid i d-yeqqaren belli tamaziɣt d yiwet tutlayt, neɣ wid i d-yeskadben tikti-agi, qqaren-d belli tamaziɣt tebḍa ɣef waṭas n tutlayin. Ilmend n waya, nehga-d ssin inadiyen : Anadi amenzu, neskels-d kraḍ iselmaden, yiwen d Aqbayli, yiwen d Acawi wayeḍ d Amẓabi, njemɛ-d ammud i wumi nexdem tasleḍt tansislit. Anadi wis ssin, nefka-d azal n tmidi d snat tmerwin d sdis (126) n wawalen, nesteqsa kraḍ iselmaden, Aqbayli, Acawi d umẓabi i wakken aɣ-d-fken azal n yal awal di tantala-nsen. Iswi n yinadiyen-agi d akenni gar tantaliwin n tmaziɣt i wakken ad nẓer anda ttemqarabent d wanda ttemgaradent.Item Les Modes de sociabilité politique dans une commune de la kabylie contemporaine : ethnographie d'une mobilisation citoyenne à l'échelle locale : Ait Arbi, Iferhounene, Tizi-Ouzou, juin 2021(Universite Mouloud MAMMERI Tizi-Ouzou, 2021-06) Ouldfella, AbdenourNotre travail est une ethnographie d’une mobilisation citoyenne dans la daïra d’Iferhounene (T-O), qui s’est impliquée dans un mouvement social en 2001, d’une ampleur sans précédent tant par la forte mobilisation qu’il suscite, les nouveaux modes d’action qu’il empreinte, des revendications qu’il porte, des nouveaux acteurs qu’il met en scène et notamment de l’originalité de ses modalités d’organisation et de la complexité et la diversité des formes d’articulation des différentes coordinations, et de la multiplication des lieux de la contestation et de sa culture démocratique et délibérative moderne qui s’appuie sur le dynamisme des assemblées villageoises constituées comme arènes publiques. Nous avons mobilisé une démarche théorique d’analyse culturelle et de perspective pragmatiste et une approche méthodologique d’enquête ethnographique sur les dynamiques temporelles de la contestation à l’échelle locale pour comprendre la genèse, le processus de problématisation et de publicisation du conflit, la dynamique et le déploiement de cette mobilisation qui forment un cycle de protestation, détermine et structure les trois étapes de sa trajectoire. La phase ascendante (avril-mai), la phase de zénith (11juin-fin août 2001), la phase descendante (rentrée sociale 2001à 2005). Le mouvement de 2001 est un initiatormovementqui a ouvert un cycle de protestation qui impose ses modes d’action, symboles, rituels aux autres mouvements qui adoptent son modèle organisationnel, s’alignent sur son cadre interprétatif et son master frame, la lutte contre toutes les formes d’injustice. Ce mouvement social a exercé un contre-pouvoir puissant, qui, malgré son incapacité à faire aboutir toutes ses revendications notamment le jugement des commanditaires de l’assassinat des 128 victimes et plus de cinq mille blessés et « la mise sous l'autorité effective des instances démocratiquement élues de toutes les fonctions exécutives de l'État ainsi que des corps de sécurité » (point n11), a provoqué des « effets substantiels » (Gamson : 1990)parl’obtention de changement dans les politiques publiques à l’égard de l’officialisation de la langue Amazigh comme langue nationale en avril 2002 et comme langue officielle le 6février 2016 et la consécration de Yennayer comme journée fériée et chômée en décembre 2017. Même s’il n’a pas réussi à produire des « effets structuraux » (Kitschelt, 1986) puisqu’il n’a pas modifié immédiatement le contexte dans lequel il agit, les différentes arènes du mouvement au niveau local ont permis de socialiser politiquement des dizaines de milliers de citoyens, et les effets qu’il a initiés à long terme, plaident pour son anticipation et initiation de la « dynamique révolutionnaire du 22 février 2019 », qui a adopté un de ses slogans fétiches, « pouvoir assassin » et engagé un nouveau cycle de mobilisation avec son nouvel cadre cardinal de ruptures.Item Les représentations de l'espace dans l'écriture romanesque d'Amar Mezdad(Universite Mouloud MAMMERI Tizi-Ouzou, 2022) Akli, SamirNotre thèse a pour objet d'étude la représentation de l'espace dans l'écriture romanesque d'Amar MEZDAD. Elle vise à analyser la problématique de la symbolique de l'espace dans un corpus composé de 5 romans. A partir de ces textes nous cherchons à repérer, inventorier et analyser tous les espaces dans lesquels se déploie l'univers romanesque de cet écrivain, à travers une oeuvre publiée entre 1990 et 2015, dans l'intervalle de 25 ans. Cette analyse permet de voir l'évolution de la symbolique de l'espace mezdadien, étant élément de structure et de contenu dans le genre romanesque. Dans un premier temps, nous étudierons la description des espaces ainsi que ses différents procédés, du fait qu'il est un élément poétique essentiel dans la littérature romanesque en générale et dans les romans de Mezdad tout particulièrement. Puis, dans un deuxième temps, cette analyse nous permet de rendre compte de l'ensemble des images symboliques qui se dégagent à partir du chaque élément spatial dans les récits romanesques de cet auteur.